Les thérapeutes d’Alexandrie, auxquels se réfère Jean-Louis Leloup dans son livre “Prendre soin de l’être”, avaient certains préceptes pour faire d’eux-mêmes des êtres heureux. Ces préceptes s’appliquent au corps, aux images, au désir et à l’autre. En les lisant je me laisse inspirer.
1) Prendre soin du corps en changeant de vêtement. “Quitter des vêtements qui symbolisent l’action ou l’appartenance sociale pour revêtir des habits de contemplation” qui rappellent le rôle qu’on s’est choisi. Changer d’habit aide à habiter sa vocation. L’habit ou tout autre accessoire symbolique influence le corps et le psychisme, change le climat ou le temps et favorise l’unité dans la beauté… “L’habit ne fait pas le moine mais il peut aider à le devenir.”
J’aime l’idée d'un vêtement ou rituel qui aide à se préparer à l’écoute et à la réceptivité. J’avais pris l’habitude de me maquiller pour me mettre dans la peau des séances, de m’habiller avec fantaisie pour inspirer la créativité… Et pourquoi pas un vêtement de contemplation, à l’image de l’artiste Roman Opalka qui peignait chaque jour habillé de façon identique et célébrait à travers différents rituels l’attente et le temps qui passe.
2) Prendre soin du corps en changeant de nourriture. “L’essentiel n’est pas tant ce qu’on mange que la manière dont on mange. Consommer ou communier, c’est dans le choix de notre attitude que se joue notre rapport au monde et à la matière”. Une question d’intention posée à soi, de conscience du moment présent et d’attention à ce que l’on fait.
Il m’est arrivé de manger un plat de pâtes en savourant chaque bouchée tout en goûtant au paysage qui m’entourait, et je ne me suis jamais sentie aussi bien nourrie. J’entends aussi les mots de Thich Nhat Hanh, moine bouddhiste, qui avait instauré la méditation de la glace (pour les enfants, mais pas que !) et qui racontait avoir été très inspiré par la vision d’un garçon savourant un bol de riz avec une extrême concentration naturelle comme si plus rien d’autre n’existait autour de lui.
3) Pendre soin de son imaginal. L’imaginal, ce sont les images qui cheminent entre le monde intelligible et sensible, de l’ordre de l’intuition et de l’imagination créative. L’imaginal répond aux “valeurs qui orientent et élèvent la vie”, c’est-à-dire le beau, le vrai, le bien (la dimension transpersonnelle en psychosynthèse). C’est “veiller sur les grandes images qui nous habitent, les archétypes qui nous guident vers le pire ou le meilleur de nous-mêmes” et à ce que “notre imaginaire et imaginal soient nourris d’images les plus structurantes possibles”.
J’ai toujours aimé les images. Déjà en tant que graphiste je cherchais à symboliser des archétypes, à représenter les images qui nous guident et sont des jalons sur la route. La visualisation, en faisant appel à l’imagination et à l’intuition, permet de se connecter à ces précieux signaux. Les dieux grecs m’aident à ordonner ces images tout en étant une ressource d’inspiration, de jeu et de créativité. (Ce soir, nous avons rendez-vous avec Dionysos pour célébrer l’errance et le lâcher-prise, voir ici et ici)
4) Prendre soin de son désir. Ni le stimuler, ni le détruire, mais “le réorienter quand il est perdu” pour ne pas “manquer la cible, viser quelque chose et ne pas parvenir au but”. Le premier effet thérapeutique “sera de redire à l’homme le but et la finalité de son désir, car, étant devenu machine désirante, jouet de multiples pulsions, son drame et sa souffrance sont de ne plus savoir vers quoi, vers qui se tournent la multitude de ses désirs souvent contraires et opposés”. “La souffrance, c’est de refouler ce désir essentiel de l’être.”
Parfois j’oublie mon désir, alors je sais que j'ai besoin de revenir à mes rêves d’enfant, de les ressentir avant tout et parfois de les écrire sur mon carnet, comme par exemple : “Je voulais vivre une vie de rêve, de passion, d’aventure et d’amour. Je voulais voyager, conquérir le monde. Je voulais rire, exprimer ma joie, ma simplicité. Je voulais aider les autres et le monde”. Ainsi je me reconnecte à mon désir de vie, à ce qui m'anime au plus profond de moi-même.
5) Prendre soin de l’autre. Après avoir pris soin de soi, s’occuper de l’autre en étant entièrement présent à cet autre et à la vie pour lui permette de se reconnecter au vivant. “Le thérapeute ne guérit pas, il prend soin”. C’est la vie et tout ce qui exprime la vitalité en nous qui soigne et guérit. C’est réorienter le désir par cet acte de recentrement qui est “efficace non seulement pour soi mais aussi pour autrui”.
C’est une grande joie que de pouvoir accompagner quelqu'un à se reconnecter au vivant. Le coaching est nourrissant pour la personne qui vient me voir, pour moi aussi. C’est le mouvement de la vie que nous accueillons et avec lequel nous jouons. Le lieu dans lequel je reçois a besoin d’être inspirant, chaleureux, ouvert à la créativité. C’est un workplace in progress à l’image de ma façon de prendre soin de moi et de ceux qui me choisissent.
Inspirant pour vous aussi ? Comment prenez-vous soin de vous ?
(Lire la première partie de ma note sur le changement ici)
Les dix commandements du coaching
Pour le plaisir d’énoncer avec clarté, voici les 10 règles pour avancer dans le coaching et réaliser l’évolution recherchée.
1. Dans la démarche tu t’engageras.
2. La première séance tu honoreras.
3. Des autres démarches de coaching ou thérapie tu informeras.
4. Le contrat pédagogique et financier convenu tu respecteras.
5. Chaque séance tu considèreras.
6. De chaque rendez-vous tu t’acquiteras.
7. Le report tu anticiperas.
8. Les cadeaux tu éviteras.
9. À la violence tu renonceras.
10. De tout départ précipité tu t’abstiendras.
Télécharger les dix commandements commentés ici.
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