On naît fille ou garçon, soit, mais comment va-t-on se rendre compte de la différence… et quel est son impact ?
Les psychanalystes (Freud, Nasio…) disent : cela se passe vers 3-4 ans, quand cet enfant joyeux, qui a des sensations érogènes en touchant son sexe et en désirant le corps de sa mère – son premier objet d’amour – ressent la toute-puissance et pense avoir le “Phallus”… Eh bien, tout commence quand l’enfant voit de ses yeux, pour la première fois, le sexe de l’autre. Pour résumer très rapidement le processus chez la fille, elle se dit : “Oh mon dieu, mais je n’ai pas le Phallus !”. Elle se sentira seule, humiliée et rejettera sa mère, elle aura ensuite envie de l’avoir (le Phallus), puis voudra être possédée en prenant cette fois-ci son père pour objet d’amour, mais comme ce n’est pas possible, elle renoncera à son père en s’identifiant à lui, c’est-à-dire en prenant sa façon de faire, ses mimiques, ses idéaux, ses faiblesses… Elle voudra aussi ressembler à sa mère, modèle de féminité et objet aimé par le père, et c’est comme ça qu’elle comprendra qu’elle est une femme en devenir, qui aimera un jour un homme, auquel elle voudra donner des enfants. Ce que la théorie analytique nomme le concept de l’Œdipe. (Pour le garçon, ce sera : “Oh mon dieu, je peux le perdre !”. Il devra faire face à l’angoisse de castration et renoncera à sa mère pour préserver son pénis). Le processus est donc plus complexe pour les filles, ce qui fait dire à Nasio : “La fin de l’Œdipe est, en effet, un long chemin au cours duquel la petite fille, devenant femme, adoptera des traits masculins et féminins, et changera probablement son désir d’être possédée par le père en désir d’être possédée par l’homme aimé. S’opère ainsi une lente désexualisation de la relation œdipienne au père et, corrélativement, l’assomption de son identité féminine.”*La théorie psychanalytique voit l’évolution de l’identité génitale à travers le prisme de ce processus (et mythe) du complexe d’Œdipe, des fantasmes et de l'angoisse générée. Elle permet de situer certaines fixations : ce cheminement ne se fait pas souvent sans complications, ce qui peut donner ce qu’on appelle les névroses ordinaires et pathologiques.
La voix des femmes psychanalystes au prochain épisode.
La théorie psychanalytique est évidemment bien plus complexe que ces quelques lignes. Pour en savoir plus : J.-D. Nasio, *L’Œdipe et Enseignement de 7 concepts cruciaux de la psychanalyse.
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