Comment se détermine l’identité sexuelle ?
La biologie nous dit ceci : il faut qu’un certain nombre de composantes concordent (et en temps normal, c’est le cas). Il n'y a pas que les chromosomes sexuels (XX ou XY – en sachant que le Y est un X qui a perdu une jambe) qui déterminent le sexe, il y a aussi les gonades primitives (organes génitaux) qui jouent un rôle prépondérant dans cette différenciation sexuelle. Indifférenciées au départ, elles se forment vers 28 jours : c’est sous l’impulsion du chromosome Y que la gonade primitive va s’orienter vers le testicule ; sans chromosome Y, la gonade devient un ovaire. La gonade déclenche ensuite une chaîne de réactions qui modèlent les organes génitaux internes et externes : vers la 6e semaine se mettent en place les organes génitaux internes, selon deux systèmes de canaux, ceux de Wolf et de Muller. C’est la sécrétion des hormones du testicule qui développe les organes génitaux internes masculins, à partir du canal de Wolf, et qui fait disparaître le canal de Muller : en cas d’absence du testicule ou d’insuffisance testiculaire, le développement génital interne se fait dans le sens féminin, même si le sexe chromosomique est masculin… La différenciation se fait donc à partir d’une bisexualité potentielle initiale et c’est sous l’influence d’une suite de phénomènes actifs que la masculinisation se dessine. “La masculinisation est un phénomène actif qui nécessite la présence d’un testicule fonctionnel. La féminisation est un phénomène passif qui ne nécessite pas la présence d’un ovaire fonctionnel.”*Pour résumer cette aventure biologique sexuelle, le sexe masculin apparaît comme un véritable parcours du combattant, un voyage du héros à l'état embryonnaire ; tandis que le féminin se manifeste comme le sexe par défaut, il n'y a rien à faire, juste à laisser faire : le féminin est là quoiqu’il arrive. Mon amie sophrologue Pilar me l’a bien dit : “Et d’où vient la lignée ?… De l’utérus !”
Et on peut penser que l’inconscient influe sur ce processus. Du désir d’enfant, en passant par la fécondation, jusqu’à la naissance, l’inconscient est très présent : si c’est une fille, un garçon ?… Un futur homme, une femme en devenir ?… Qu’est-ce que ces projections portent déjà comme représentations inconscientes ?
* Léon Kreisler, “Le sexe caché” in L'identification : l’autre, c’est moi, Éd. Tchou
La suite avec la vision psychanalytique, au prochain épisode.
C'est un petit peu plus complexe : http://tomroud.com/2007/08/13/le-cerveau-a-t-il-un-sexe/
Rédigé par : Dan | 18 juillet 2010 à 14:19