Je suis coach
J’ai découvert le coaching après avoir fait plusieurs années de thérapie et entrepris une formation pour devenir psychothérapeute. À ce moment-là, alors que ma vie était bousculée par de nombreux changements, j’ai choisi de quitter ma profession de graphiste pour devenir thérapeute. Une amie m’a dit : “Tu as besoin de soutien, va voir cette coach que je te recommande.”* Le coaching est ce qui m’a permis de m’installer en tant que coach – puisque c’est cette dénomination que j’ai choisie.
Qu’est-ce que le coaching ?
L’appellation coche (mot français) qui a donné coaching, est ce qui permet d’acheminer des passagers d’un point à un autre. Le cocher ne choisit pas la destination des passagers ; le coach non plus. Il aide à atteindre la destination fixée par le client, celle qui émerge et fait sens pour lui. Il y a plusieurs types de coaching et différentes définitions selon qu’on restreint le coaching au contexte professionnel ou qu’on l’étend à l’ensemble de la vie personnelle et relationnelle. La tendance actuelle est de le généraliser au champ du développement personnel et de la réalisation de soi : c’est aller mieux, parvenir là où on veut parvenir. Mes clients sont en grande majorité des femmes – et aussi des hommes –, entre 30 et 50 ans – et parfois plus jeunes ou plus âgés.
Devenir soi
Être accompagné à “devenir soi-même”, à “penser par soi-même”, remonte à Socrate : ce qu’on appelle maïeutique ou art d’accoucher les esprits. Le coaching est une sorte de nouvelle pédagogie des talents : j’accompagne une personne dans un moment-clef de sa vie professionnelle ou personnelle pour dégager le sens de ce qu’elle dit et vit en posant les bonnes questions (et non en disant quoi faire ou en apportant des réponses). Dégager le sens, c’est obéir à une loi de finalité : “quel est le but ? à quoi suis-je appelé ?”.
Les dieux dans tout ça…
La personne a souvent une vision limitée de son potentiel. C’est un peu comme si elle habite dans un grand château avec de nombreuses pièces et qu’elle n’utilise que quelques pièces en tout et pour tout. Développer le potentiel, c’est aider la personne à découvrir les autres pièces et ressources de sa personnalité. Les dieux et déesses aident à habiter les autres pièces.
Depuis maintenant deux ans, je travaille avec quinze mythes grecs. Je suis tombée “dedans” en participant à un stage – animé par Diane Bellego – qui abordait les sept facettes du féminin qu’incarnent les déesses grecques ; j’ai été captivée par les histoires et les symboles de ces déesses, tenue en haleine et à l’écoute des moindres résonances, comme si tout mon corps vibrait avec les mots prononcés.
C’est ce qui m’a donné envie d’approfondir et d’étudier cette typologie fondée sur sept déesses et huit dieux grecs**. Une typologie est une grille de lecture qui détermine un certain nombre de types de personnalité, nuancés par une infinité de combinaisons possibles, qui font de nous des êtres uniques. Tout est dans la nuance…
Les dieux et déesses grecs sont des archétypes
L’archétype, c’est la clé qui donne accès à la compréhension de soi et du monde. L’archétype est une forme vide qui manifeste et organise notre inconscient. Il véhicule les principes organisateurs des énergies, de la psyché et du monde. Comme une graine qui peut prendre plusieurs aspects… Nous habitons une graine qui va évoluer : nous allons l’habiter à notre façon, mais nous allons devoir nous en libérer aussi pour devenir nous-même. Pour ça, il faut aller vers d’autres façons de faire, ouvrir et élargir notre vision.
Savoir inné
Les dieux et déesses grecs font tout ça : ils permettent de nous comprendre – comprendre notre nature inconsciente, les forces ou tendances qui nous gouvernent, avec leurs qualités et défis –, de comprendre les autres et ce qui fait avancer le monde. Ce que ces dieux et déesses véhiculent est hors du temps et universel. Ce sont des symboles et une mise en forme d’un savoir inné, caché, qui fait sens malgré nous. Ces histoires parlent à l’inconscient, à l’âme… À ce qu’on ne connaît pas de soi.
Si je suis là aujourd’hui…
Je me souviens, adolescente, de mon cours de latin… Surtout des yeux pétillants de mon professeur, passionné de mythologie, qui racontait des histoires de jeunes amoureux, Orphée et Eurydice, et de retrouvailles désespérées autour du royaume inquiétant que représentaient les Enfers. La jeune fille que j’étais voulait comprendre les forces de l’amour et laissait son esprit divaguer en regardant par la fenêtre les oiseaux voler dans le ciel. Quel sens à tout ça, à tout ce mystère ? Bref, aussi longtemps que je me souvienne, j’ai toujours été animée par le désir de comprendre le monde, les passions, les femmes et les hommes. En étant graphiste, j’ai voulu donner des images à ces forces et passions. Aujourd’hui, en étant coach, je travaille avec les images inconscientes pour révéler le potentiel des personnes, révéler leur beauté, leurs talents et qualités… C’est ce parcours, aux allures chaotiques, qui émerge et fait sens aujourd’hui. Ce n’est qu’en regardant derrière soi, qu’on voit le tracé qui permet de relier les points. Puisqu’on ne peut relier les points à l’avance, il faut agir avec confiance en son intuition et suivre son cœur. “C’est ce qui conduit hors du chemin le plus fréquenté et qui fait toute la différence”, dit Steve Jobs, fondateur de Apple.
*Chine Lanzmann, coach et mentor : nous avons partagé les bureaux de la rue Solférino pedant trois ans. **Jean Shinoda Bolen est une psychanalyste jungienne américaine qui a élaboré cette typologie.
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