Je sais pourquoi je fais ce métier. Quand je lis les mots de Jean-Yves Leloup dans son livre “Prendre soin de l’être”, ils résonnent dans mon cœur.
Qu’est-ce qu’un thérapeute ? Un artiste qui pratique un art, l’art de l’interprétation des expériences et ressentis. Interpréter permet de modifier les ressentis “vers un mieux ou un pire, selon le sens que l’on donne à une souffrance, un évènement, un rêve”… “Les évènements sont ce qu’ils sont, ce qu’on en fait dépend du sens qu’on leur donne”. Phénomène de résilience. On ne change pas le vécu, mais on peut changer le regard que l’on porte sur ce vécu : le mettre en mots et en gestes, l’incarner, le mythifier, l’élucider, le jouer, le transformer…
Pour dégager le sens de l’histoire singulière qui se joue devant lui, “le thérapeute apprend à interpréter la vie, à la jouer le mieux possible” avec son client. Toutes les techniques servent à une re-création dans la co-création. Ainsi chacun peut se réécrire (c’est la vogue pour le storytelling) et retrouver sa liberté de choix. “L’homme est condamné à interpréter, c’est en cela qu’il est libre.”
“Le thérapeute a pour fonction de rendre l’homme libre”, de l’affranchir de ses souffrances (tout ce qui limite, enferme, réduit, détruit…) qui “consciemment ou inconsciemment l’entraînent et font de lui un cavalier qui a perdu la maîtrise de son attelage et est emporté par des chevaux fous”. Libérer l’enfant créateur. Derrière les mots de tous les jours et les problématiques qui font parfois la une des journaux (stress, burnout, dépression, souffrance au travail, harcèlement, dépendance, mal-être, équilibre vie privée-vie professionnelle, etc) se jouent le désir de l’être, la vocation essentielle, le sens pour l’âme. Pour cela, il faut des images ou symboles qui parlent à un savoir profond, intuitif. En séance, “l’inconscient vient se recharger, se nourrir des images et des symboles qui peuvent l’aider à vivre et donner sens à des évènements personnels ou collectifs qu’aucune approche purement rationnelle n’arrive à justifier”.
La source du mal-être est dans la “dysharmonie entre ce que nous paraissons et ce que nous sommes réellement”. À travers les difficultés rencontrées et les projets en souffrance, nous cherchons à retrouver une “harmonie entre le fond et la forme, entre la parole et la pensée, la parole et la vie”. La cohérence entre l’être essentiel et existentiel est ce qu’on appelle le bonheur. “Marcher sa parole”, disent les amérindiens. Walk the talk ! Le travail de réharmonisation et recentrage se fait sur les deux niveaux, l’être et le paraître, l’un entraînant l’autre.
Avant, en tant que graphiste, je donnais forme aux projets de mes clients par le dessin et la mise en page, aujourd’hui j’aide la personne à donner forme à son essence à travers un projet, des valeurs, une identité harmonieusement exprimée dans l’être et le paraître. Le choix que je fais dans mon coaching, c’est de prendre soin de mon client et d’orienter le processus vers le présent et le futur, de dégager le désir du client et le projet qui en découle en prenant en compte toutes les dimensions de l’être : corps, émotions, esprit, âme. En ce sens le coaching est aussi thérapeutique.
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